A A T - Shinkansen -> Tokyo

A : Aso-San
Reveil a l'aube, le train part a 08h00 et comme il est aussi japonais que le pays qui l'a enfante il part a l'heure et ne nous attendra pas. Trois zombies s'installent dans leur siege. 2 heures plus tards arrivees a Aso station, la justement nomme gare du Mont Aso. Les japonais aiment leurs montagnes et volcans, ils les traitent avec respect et les nommes Monsieur (san). De la gare il y a encore un bus a prendre. 40 minutes de trajet. 40 minutes de roulis de bus. 40 minutes d'une ascension presque interminable qui nous plonge dans une incertitude quant a notre sort dans ce bus aux amortisseurs de montagne russe. Arrive la premiere constatation : il fait froid. Si il y a eu un endroit au japon ou nous avons eu froid c'est sur Aso-san. On prend le telepherique qui ne dure que 4 minutes. Nous sommes presses comme des sardines par un car de mammy et papy koreen. Une envie meurtriere me traverse l'echine alors que je me fais bousculer contre les paroies moites de la cabine. Une envie d'autant plus forte que ces octogeneres sont minuscules et qu'ils ne font absolument aucune preuve de courtoisie. Mon entrainement de jedi reprend le dessus. Je suis un roc sur lequel viennent deferler les vagues sournoisent de leur mediocrite. Je reste impassible et me contente de repousser du bout de mon sac a dos une mammy qui a essayer de violer l'integrite de mon sanctuaire.
Une fois arriver au sommet un spectacle majestueux s'offre a nous. Le mont Aso ne resiste plus a nos avancees. C'est a la fois un assaut pour notre odorat et notre vue. Le nuage de fumee s'elevant du cratere et l'odeure du dioxide de souffre nous fait tituber quelques centiemes de secondes. Notre entrainement de jedi reprend le dessus. L'excitation, le combat, la peur, ces choses la un Jedi ne les cherches pas. C'est donc d'un pas serein que nous nous avancons vers ce cratere qui s'offre a nous, beant, fumant : superbe. Un vent glacial nous fait de nouveau vaciller, comme un dernier sursaut d'une bete mourante, ce vent est sa derniere defense, son dernier rempart sa facon de nous dire : votre place n'est pas ici.
Mais nous sommes des Jedis et nous tenons bons. Apres avoir contenter nos objectifs nous entammons la descente, l'exode vers des ciels plus clements, l'exode vers la chaleur. Nous descendons a pieds, nous ne sentons plus nos oreilles, nos sens s'attrofient l'un apres l'autre mais nous continuons, mus par un seul objectif : manger.
Apres cela devient une suite d'evenements tres ordinaires; ils mangerent, se repesserent et rentrerent.

A : Aoshima
3h de train pour arriver a Miyazaki. Nous sommes fatigues du voyage precedent et en profitons pour partir plus tard. Effet immediat : nous arrivons tard a Aoshima.
Mais cela n'est pas un obstacle. L'ile est minuscule, on en a fait le tour en 30 minutes. Par contre elle est superbe. Joyaux de sable dans son ecrin de roche comme suspendue au milieu du bleu de la mer. Il parait que les gens se baignent presques nus en janvier pour accueillir le retour de la deesse Amaterassu (?).
3h de train pour revenir.
Nous nous endormons.
Brusquement la dure realite nous rattrape, notre train ne menera pas a notre destination finale. Chaque jour notre bataille contre la langue de Kurozawa nous berce d'illusion : nous glanons bien des mots, nous comprenons les remerciements...mais jamais en 1 mois notre comprehension sera parfaite. "C'est maintenant, a la fin, que tu te decides a comprendre." (Palpatine)
Nous descendons a Nobeoka ou nous attendrons le train suivant... 30 minutes plus tard.
La force a parfois de drole de maniere de nous montrer notre chemin. Nobeoka est la station que nous devrons emprunter pour aller a notre prochaine destination.

T : Takachiho Gorge.
Est le nom donne a une gorge creusee par une avancee de lave provenant du Mont Aso (regarder sur google earth et vous aurez la meme pensee que moi : ca c'est pas un crachat de gammaing) Le village de Takachiho est connu pour 3 choses : la premiere est la gorge, la raison de notre visite, la deuxieme est le sake chaud servi dans une section de bamboo et la troisieme est pour ses restaurants servant des rivieres de nouilles. Nous ne goutons pas aux deux et troisiemes joyaux de ce petit pays. Takachiho est calme et paisible... c'est normal ca se trouve a 1h20 en bus de toutes voies principales. Ce sont encore une fois des routes de montagnes, sinueuses et grimpantes... pas pour les conducteurs du dimanche.
Les gorges sont situees a 30 minutes a pieds de l'arret de bus.
Les gorges sont fraiches, splendides et regorgent d'une aura mystique. Un petit tour en bateaux nous convainc de deux choses : 1- L'endroit est superbe. 2- Tous les japonais ne sont pas marins.
De nouveaux la visite se termine de facon trop courte. Nos excursions sont rythmees par les vas et viens des transports dont nous sommes tributaires. Le dernier bus quitte la gare a 17h30...
Il nous faut 3h pour rentrer.
Nous sommes de nouveaux las.

Shinkansen :
Voyage vers Tokyo. Le shinkansen est notre meilleur ami. La Force nous guide. A la reservation de nos billets nous avions mal planifier notre voyage en tete mais le japonais est efficace et les japonaises dilligeantes. Cette derniere nous fais gagner 2h de voyage.
C'est sans surprise et le coeur lourd que nous abandonnons derrieres nous Beppu (beppoooouuuu) pour penetrer les entrailles de ces monstres de fer que sont les trains japonais.
Notre arrivee a Tokyo se fais sans encombre avec une bonne surprise a la clef : notre auberge de jeunesse est en fait un Ryokan, celui-ci est propre et bien entretenu, la salle de bain est superbe et 2 ordinateurs sont mis a notre disposition pour nous connecter et vous narrer nos aventures.
Nous sommes epuises,
nous avons faims,
nous sommes courbatures,
mais nous sommes des Jedis, la civisation passe avant nos pulsions tribales.
Nous nous acquittons donc de nos devoirs sociaux avant de nous abandonner a nos sushis!

Itadekimas!